Ça chauffe dans les services de la vie scolaire, bientôt tous CUI- !
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Depuis les antiques TUC, en passant par les CES, les CEC, les CAE ou les CAV, on est forcé de constater que les emplois précaires ont tendance à se généraliser dans les services de la vie scolaire du secondaire. Depuis 2003, avec la création des Assistants d’éducation qui ont remplacé les MI-SE, on a constaté une réelle dégradation des conditions de travail des personnels de la vie scolaire : augmentation du temps de travail de 1036 heures par an à 1604 heures par an pour le même salaire- ; recul des droits (autorisation d’absence, indemnités de congés maladie non versées pendant les 3 premiers jours...). Mais depuis 2006, c’est pire- ! En effet, les services de vie scolaire ont été vidés de plus de la moitié des assistants d’éducation pour être remplacés par des contrats encore plus précaires (CAE-CAV). La proportion d’emplois précaires est passée en peu de temps de 1/3 des effectifs à plus de 4/5. La valeur du travail de ces personnels s’est encore dévalorisée puisque qu’ils n’ont pas droit à la majoration de salaire de 40% (sans parler des retards de paiements qui se produisent régulièrement). De plus, leurs droits à la formation et à avoir un tuteur qui les "-accompagne dans l’emploi-", ne sont absolument pas respectés. Il n’existe aucune perspective d’embauche pour eux au sein de l’Éducation Nationale. Avec le nouveau contrat aidé CUI, contrat unique d’insertion, mis en place à partir de janvier 2011, les choses ne font qu’empirer. La généralisation de l’annualisation du temps de travail est la principale régression. Elle permet notamment d’exploiter un peu plus les salarié-es puisque certaines périodes de vacances pourront être ajoutées à la charge horaire hebdomadaire pour un revenu identique. Loin d’aider ces personnels dans un processus d’insertion efficace, le CUI les rend plus encore flexibles répondant avant tout aux préoccupations de l’employeur qui dispose ainsi d’une main-d’œuvre docile et peu coûteuse en charges sociales et patronales.
Ces contrats, tout bénef’ pour l’employeur, sont donc utilisés à toutes les sauces pour pallier le manque de personnel titulaire dans les services administratifs (secrétariat, gestion...) mais aussi pour les Intervenant en Langue Maternelle (ILM) et même pour l’accompagnement des enfants ayant un handicap en tant qu’auxiliaire de vie scolaire...
Dans la vie scolaire par exemple, la baisse de qualification (le Bac pour les assistants d’éducation, rien pour les CAE-CAV), l’instabilité des équipes et le non remplacement en cas d’absence de longue durée nuisent donc considérablement au suivi des élèves et contribuent à la baisse de la qualité du service public d’éducation. On s’en doute, ce jeu des « -chaises musicales de la précarité- » est dicté par le double objectif de faire baisser le nombre de demandeurs d’emploi tout en pouvant exploiter une main-d’œuvre bon marché et corvéable.
Mais bonne nouvelle- ! Dans le cadre de la réduction générale du volume de contrats aidés, le nombre de contrats affectés à l’Éducation Nationale est ramené de 52 000 actuellement à 38 000 en 2011 (réduction qui a déjà débuté à la rentrée 2010). Nous allons donc voir se créer des postes statutaires permettant la titularisation et une formation qualifiante des personnels concernés ?
Bien évidemment que non ! D’ailleurs ce parent de Stoupan le sait bien puisqu’il a dû s’enchaîner aux grilles de l’école, pour obtenir que son fils atteint de trisomie, ait enfin une auxiliaire de vie scolaire.
Nous constatons que malheureusement, avec la politique de Sarkozy, non seulement les conditions de précarité s’aggravent mais qu’en plus nous allons devoir faire face à un manque conséquent de personnel.
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