Les enseignants mis au pas
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Dans la mise en place du projet de société porté par le pouvoir actuel, l’école est dans les premières victimes. Sarkozy casse les services dédiés au bien public tandis que les atteintes à nos libertés fondamentales se multiplient. Pour faire passer la pilule de la précarité généralisée la population doit être mise sous pression. Les enseignants aussi !
Rentrée 2008 : le début de la fin
Rappelez-vous, l’année avait commencé par la mise en place du service minimum. Les professeurs des écoles se retrouvèrent obligés de déclarer leur intention de faire grève 48H à l’avance. Puis ce fut l’obligation pour les syndicats de passer par une négociation préalable avant de pouvoir déposer leur préavis de grève. Nous qui pensions que le préavis devait justement servir à négocier avant la mobilisation. Résultat : le délai légal pour entamer un mouvement de grève passe de 5 à 13 jours. S’attaquer au droit de grève, en voilà un signe de mauvaise santé pour une démocratie !
A la "va vite" pour faire des économies
La mise en place du soutien scolaire s’est faite à une vitesse éclair. Il importe peu que cela soit efficace ou pas, l’objectif n’est pas là. Quand le seul dessein est la fermeture d’au moins 16 000 postes tous les ans il faut bien les prendre quelque part. Ce sera donc les RASED. De toute façon, notre recteur justifie en disant : « ce n’est pas efficace ». Et les élèves en difficulté dans tout ça ?
De leur côté, les parents n’ont pas fini de se plaindre des absences des profs. Pourtant les remplaçants (Zone d’Intervention Localisée et Brigade Départementale) sont devant les élèves. Ils ne sont pas assez nombreux. Pour preuve, lors de la rentrée, les IEN n’ont pas hésité à demander aux maîtres de CLIN ou de CLAD de prendre en charge une classe faute d’enseignant. Sans oublier les collègues qui ont un temps partiel et qui sont aussi de la partie : « pour l’instant vous ferez un service complet et on verra plus tard ». Et le rectorat d’envisager de supprimer des postes de remplaçants !
Appliquez-moi tout ça !
Quand on n’a pas de complexe à être de droite, appeler « nouveaux » des programmes réactionnaires ne pose aucun problème. Et pour ce qui est de les faire appliquer, nous pouvons compter sur le zèle des inspecteurs. « C’est publié au BO, alors appliquez-moi tout ça. Lors de votre inspection, je veillerai à ce que cela soit bien respecté ». L’inspection individuelle a pour seule utilité de mettre les enseignants sous pression en renforçant un système hiérarchique infantilisant. Et les IEN ne se privent pas pour en abuser en demandant des documents qui ne sont pas obligatoires : cahier journal, fiches de prép, etc. Nous sommes bien loin de l’évaluation formative d’une équipe capable de gérer collectivement une école.
Sous la botte du capitalisme libéral
Les ministres se suivent en nous chantant la sérénade de leur grand attachement à l’école publique. Ils s’en moquent bien. Dernièrement la Loi Carle est venu nous rappeler que la politique gouvernementale va surtout dans le sens d’un renforcement des moyens de l’enseignement privé.
Dans les faits, nos conditions de travail se dégradent et les conditions d’étude des élèves aussi. Dans un premier temps, le capitalisme libéral saborde le service public en diminuant sa qualité. Et pour faire ce travail de sape les Sarkozy, Darcos, Chatel et autres Wacheux n’hésitent pas à discréditer les enseignants pour mieux leur coller la responsabilité de la « baisse du niveau ».
Se battre toujours !
Quels que soient les bâtons qu’ils nous mettront dans les roues nous devons continuer de nous battre pour une école de qualité, une école émancipatrice, pour tous. Ce combat ne se limite pas à nos conditions de travail, il s’inscrit dans cette lutte contre la généralisation de l’injustice.
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