A quand une victoire probante ?
par

Comme vous le savez, les agents administratifs du rectorat et des établissements du secondaire ont effectué une grève d’un mois depuis début septembre. Sud Éducation Guyane, comme les autres syndicats présents au sein de l’intersyndicale, a soutenu ce mouvement. Toutefois, nous regrettons que la mobilisation des enseignant-e-s présent-e-s le jeudi 24 septembre n’ait pu se concrétiser par une assemblée générale des personnels. Cela aurait été l’occasion d’aborder collectivement les nombreux problèmes de cette rentrée et de construire ensemble les revendications concernant l’école de qualité que nous souhaitons pour la Guyane.
Le mouvement a donc pris fin le 1er octobre dernier, suite à l’accord trouvé avec l’expert missionné par le Ministère. Les agents ont obtenu le retrait de la suppression des 5 postes d’agents du rectorat. Ensuite, ils ont obtenu la création de 15 postes administratifs pour les établissements.
Cela fait donc 5+15 = 20 postes et on est donc loin des 50 postes demandés.
La raison qui a conduit les grévistes à terminer le mouvement est, qu’en plus de ces postes, ils ont aussi obtenu le réemploi de tous les contractuels en poste au rectorat jusqu’en septembre 2010. Évidemment, cela veut dire qu’il faudra renégocier dans un an pour l’emploi de ces personnes et, malheureusement, ça ne comprend pas les 20 personnes qui ont été licenciées avant le début du mouvement.
Malgré cela, les agents semblent plutôt satisfaits sur le nombre de postes obtenus d’une part (tous les autres académies connaîtront des suppressions de postes cette année) mais aussi pour l’incidence qu’aura ce mouvement sur la gestion du rectorat à terme. En effet, les agents affichent une certaine satisfaction à l’idée que l’expert mandaté a reconnu que le rectorat était soumis à des dysfonctionnements nombreux notamment dus à un surplus de travail pour les agents du rectorat de la Guyane comme, par exemple, la gestion des prestations sociales pour les enseignants en lieu et place de la CAF mais également en raison de certains problèmes de « pilotage » au niveau des instances préparatoires comme les Commissions paritaires.
Sud Éducation interprète cela comme un désaveu du recteur en place à qui l’on avait fait remarquer qu’aucune autre académie n’attend le mois de septembre pour convoquer des Commissions Techniques Paritaires. Cependant, le maigre plaisir de voir le recteur finalement épinglé par sa propre administration, après qu’on l’a entendu décrier sur toutes les ondes la compétence et le sérieux des enseignant-e-s de Guyane, ne peut nous satisfaire car cela ne nous indique en rien que la politique de casse de l’école publique est terminée pour autant. Nous aurons en revanche apprécié le contact avec le personnel gréviste du rectorat et les nombreux échanges qui nous ont permis tout à la fois de comprendre leurs problèmes tout en leur expliquant les nôtres. Cela a noué une réelle solidarité inter catégorielle que nous ne pouvons qu’espérer retrouver dans de futures luttes communes !
Commentaires