Les heures sup’ tuent l’emploi !
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A la rentrée 2008, le ministère supprimera 8.400 postes d’enseignants dans le 2nd degré dont 4.200 seront « remplacées » par des heures supplémentaires. Au total, les heures sup’ permettent "d’économiser" au ministère la création de 40.000 postes.
A l’Université, le volume d’heures supplémentaires représente la bagatelle de 17.000 postes d’enseignants chercheurs !
Du collège à l’Université, et désormais dans le 1er degré (stage de remise à niveau CM1/CM2), le nombre d’heures supplémentaires est tel qu’il dispense le ministère de créer des milliers de postes de titulaires. Depuis 1999 (décret du 10/10/1999), les enseignants ne peuvent se voir imposer qu’une heure supplémentaire (voire aucune dans certains cas : préparation à l’Agrégation, mère ayant des enfants en bas âge, candidats aux concours de recrutement de la Fonction publique, temps partiel, etc).
Augmenter le nombre d’heures supplémentaires pour pouvoir supprimer des postes
Tous les ans, en février, la direction de chaque établissement communique ce qu’on appelle la "DHG", Dotation Horaire Globale. Le nombre d’heures d’enseignement attribué est établi en fonction de la structure (le nombre de classe et l’horaire hebdo par discipline). Pour "dégraisser le mammouth", il faut donc baisser lesdites "DHG".
Pour palier la baisse massive du nombre de postes d’enseignants dans le 2nd degré (- 8.400 postes à la rentrée), et puisqu’il faut bien continuer à assurer les enseignements, des masses d’heures supplémentaires sont donc créées. Illustration de la politique de Nicolas Sarkozy : "Travailler plus pour gagner plus".
Ce ne sont pas des heures sup’ que nous voulons mais une augmentation de notre pouvoir d’achat !
Les heures sup’ ne doivent pas être considérées comme naturellement incluses dans l’emploi du temps. Accepter des heures sup’ ne contribue pas à réduire le chômage ni la pauvreté. La nécessité pécuniaire incontournable ne doit pas nous faire oublier que ceux qui sont au chômage attendent d’avoir un poste pour gagner leur vie.
En ce qui concerne leur défiscalisation, c’est un cadeau empoisonné pour nous fonctionnaires, qui sommes rémunérés grâce aux recettes de l’Etat.
C’est pourquoi nous devons commencer par refuser lesdites heures et ensuite agir fermement pour qu’elles soient converties en heures poste, et ce, malgré le leitmotiv de notre administration qui répète en boucle l’impossibilité de changer la situation.
Refuser les heures supplémentaires, c’est bloquer la suppression massive du nombre de postes à la rentrée, c’est opter pour une augmentation du nombre de postes aux concours et pour la création de postes de titulaires.
La solidarité avec nos collègues non titulaires et avec les étudiants qui préparent les concours doivent se traduire par des actes.
Travailler plus ou travailler mieux ?
Notre nouveau recteur a informé nos collègues de l’Ouest qu’ils devraient faire 3 à 4 heures sup’ dès la rentrée prochaine. Comment peut-on tenir un discours sur la qualité d’enseignement tout en faisant exploser le temps de travail ? Remplir correctement les missions d’enseignement qui nous sont confiées n’est pas compatible avec les heures supplémentaires.
Nos exigences d’amélioration de nos conditions de travail (baisse des effectifs par classe, inclusion du temps de concertation dans le temps de service hebdomadaire…) passent nécessairement par le partage du temps de travail.
Bloquer le déroulement de la rentrée, c’est possible !
Le volume d’heures supplémentaires est tel à la rentrée 2008 que nous pouvons bloquer son bon déroulement. SUD éducation appelle à refuser toutes les heures supplémentaires non obligatoires et à agir collectivement pour :
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