Une grasse matinée chèrement payée.
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Plus d’école le samedi matin : voilà de quoi se faire plein d’amis... Malheureusement, ce qui s’apparente à une grasse matinée supplémentaire ne semble encore une fois qu’un moyen de faire des économies en invoquant de bonnes intentions et surtout la nécessité pédagogique.
Depuis le début de cette histoire nous sommes dans le flou le plus complet et le « relevé de conclusion commun » signé début février ne nous a pas beaucoup plus éclairé. Les enseignants du premier degré ont beau être ceux qui font le plus d’heures dans toute l’Europe, ce n’est pas une raison pour diminuer leur charge de travail. Les 2 heures du samedi sont toujours dues. Donc il faudra bien les mettre quelque part.
Des économies sur la formation professionnelle et sur les RASED.
« Les 12 heures dévolues à l’animation pédagogique deviennent 18 heures annuelles consacrées de manière globale à l’animation et à la formation ». Ajoutez à cela les heures de soutien qui peuvent se transformer en formation et vous comprendrez qu’il vous faudra choisir entre le soutien ou la formation. Si vous choisissez la formation : alors cela sera pendant les vacances puisque ce sont des heures non effectuées. Et si cela se fait pendant les vacances pourquoi garder autant de Brigades de Formation Continue…
Au-delà de l’illusion qui est donnée aux familles sur le fait que l’on se préoccupe sérieusement de la difficulté scolaire, nous ne voyons dans ces 60 heures de soutien, qu’un moyen d’en finir avec des RASED auxquels on a jamais donné les moyens de fonctionner.
Economie sur la formation, économie sur les réseaux d’aides, vous comprendrez la réelle motivation de notre ministre à combattre l’échec scolaire…
Une réorganisation dont on n’a pas fini de parler.
Malgré une répartition apparemment précise des 108 heures hors classe il y a toujours un flou sur la répartition hebdomadaire des 60 heures d’action directe sur les élèves dits en difficulté. Tout cela dépendra des communes et des contraintes de ramassage scolaire. Nous pouvons déjà imaginer les difficultés supplémentaires que cela va engendrer sur les fleuves.
A ce jour les directeurs de certaines circonscriptions ont déjà pu se rencontrer afin de faire des propositions sur la réorganisation de la semaine (pourquoi que les directeurs ?). Pour celle de Kourou, l’IEN parle de mettre en place la journée continue le mardi, mercredi, jeudi et vendredi. Le soutien se faisant le lundi après-midi…
On imagine bien la pagaille de la rentrée prochaine. Il paraît bien loin le souci pédagogique.
D’autres solutions existent contre l’échec scolaire.
La lutte contre l’échec scolaire passe à notre avis par plusieurs pistes complémentaires et non exhaustives :
Des RASED complets dans tous les groupes scolaires.
Un médecin scolaire pour 1000 élèves (aujourd’hui c’est 1 pour 10 000 de l’aveu même du ministère). Une assistante sociale dans tous les groupes scolaires ZEP.
Une baisse des effectifs dans les classes (Cf. Rapports STAR, PICKETTY). L’enquête internationale PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) qui évalue les élèves de CM1 en lecture, place le système français en milieu de tableau. Ce que nous apprend aussi cette enquête, c’est que la taille moyenne des classes de CM1 est de 24 en France contre 20 pour les pays les mieux classés.
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