SOYONS AUSSI DÉTERMINÉS QU’EUX !
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Après les retraites, le gouvernement accélère la casse de l’École publique dans un cadre général de destruction des services publics.
A la rentrée 2011, les effectifs enseignants vont fondre dans toutes les académies de l’hexagone. Lycées, collèges, écoles et services doivent subir 16 000 suppressions de postes prévues au budget 2011. Depuis 2007 ce sont 66 000 postes qui ont été supprimés dans l’Éducation Nationale.
Si à première vue la Guyane s’en sort bien avec 40 créations de postes dans le 1er degré et 37 dans le 2nd, il n’en reste pas moins qu’au regard de la démographie scolaire c’est très largement insuffisant. Le nombre de postes d’enseignants dans l’académie augmente seulement de 1,5% alors que le nombre d’élèves augmente de 4%. Pour le dire plus clairement la Guyane ne fera qu’accentuer son retard alors que nous sommes déjà l’académie où il y a le moins de profs par élève (sans compter la non-scolarisation).
Il faut savoir reconduire une grève
Exigence d’une autre politique éducative, nécessité d’un autre budget, abrogation des contre-réformes gouvernementales, (mastérisation, programmes du primaire, aide personnalisée, suppression des RASED, réformes des lycées généraux, technologiques et professionnels et bac pro 3 ans, dispositif CLAIR, primes au mérite, individualisation des rémunérations…), les raisons d’une mobilisation d’ampleur pour le service public d’éducation ne manquent pas !
Or, si nous pensons que la grève est un instrument majeur des salariés dans leurs combats (bien plus que les arrêts maladies des CRS) encore faut-il pour cela qu’elle ne soit pas dévaluée, et qu’elle aille jusqu’au bout de sa logique de blocage pour être efficace. Car personne ne peut avoir l’illusion que nous pourrions faire céder le gouvernement avec une grève d’un jour, même très largement suivie, ni même avec des journées d’action isolées. Il faut pour cela qu’elles s’inscrivent dans une stratégie qui soit une stratégie pour gagner.
Des journées de grève comme celle du 10 février ne suffiront pas. Pour espérer gagner, il faut construire un rapport de force de haut niveau et ne pas s’arrêter au milieu du gué.
Un syndicalisme responsable
En 2003, il ne fallait surtout pas toucher au bac. Pour les retraites, seul Solidaires a appelé clairement les collègues à la grève reconductible. Construire un rapport de force avec des journées d’action, soit, mais si c’est pour reculer lorsque le bras de fer est engagé, on peut se demander « à quoi bon ? ».
Il est de la responsabilité des organisations syndicales de proposer des modes d’actions à la hauteur des enjeux. C’est le sens que SOLIDAIRES donne au mot "responsable".
Le 10 février, et après, nous appellerons encore à la construction d’une mobilisation d’ampleur. Et nous espérons que nous ne serons pas seuls à le faire. Les chantres du libéralisme à tout crin ne stopperont leurs attaques contre l’École Publique, que si nous les y forçons. Nos conditions de travail comme celles de tous les salariés du public ou du privé ne sont plus leur problème. Leur objectif, à peine voilé, est de démanteler l’école publique pour laisser le champs libre à un nouveau marché lucratif de l’éducation.
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