Un nouveau Recteur
par
Des rentrées sans cesse retardées,
des postes non pourvus
trois semaines après la rentrée…
Tout laisse à penser que
le rectorat a bien profité de ses congés
sans se soucier de l’organisation de la
rentrée 2004. On ne peut pourtant pas
dire qu’il ne s’est rien passé pendant ces
vacances puisque, après le départ précipité
en mars dernier de P. Studer, l’inoubliable
attaché du recteur, c’était au
tour de J.F. Bellegarde, le recteur lui même,
de quitter l’Académie en catimini.
Cela aurait pu être l’occasion inespérée
pour l’administration de décider de
se passer de ce genre de grand chef et,
comme c’est souvent le cas pour les
autres catégories de personnels, précaires
ou non, de ne pas renouveler les
moyens financiers nécessaires à ce
poste. Mais les coupes budgétaires ne
touchent jamais les hautes sphères de la
hiérarchie et c’est finalement sans surprise
que la Guyane a vu débarquer un
nouveau Recteur, Jean-Michel Blanquer.
Un républicain en Guyane.
M Blanquer fut tour à tour professeur
de droit public, directeur de l’Institut
d’Études politiques de Lille, directeur
de l’Institut des hautes études d’Amérique
latine et, plus modestement, essayiste
sur l’avenir de l’humanité. Car
qu’il s’intéresse à « la tectonique des
intégrations régionales sur le continent
américain » ou à la « quatrième
blessure narcissique de l’homme »,
notre bonhomme s’interroge sur le
monde et veut inscrire sa pensée dans
le sillage des révolutions copernicienne,
darwinienne et freudienne ;
rien que ça. Mais ne nous inquiétons
pas, le recteur Blanquer reste humble
et veut être avant tout un homme de
terrain. Ainsi, à défaut de changer
d’ère, il pourra au moins ici changer
d’air.
A peine arrivé, M Blanquer se met au
travail et affiche ses ambitions dans
les média. Pour lui, l’école en Guyane
est avant tout « une fabrique de petits
Français » et quand il s’agit de motileur
rappelle le devoir républicain de la
France éternelle. « Grâce à vous, leur a-t-il
dit, le Service public d’éducation est assuré.
C’est l’honneur de la République de pouvoir
assumer en tous points du territoire sa mission
d’Education. Vous êtes à l’avant garde
des grands défis auxquels l’Education nationale
doit répondre en Guyane. ». Le ton est
donné et le recteur Blanquer veut assurer sa
mission quasi évangélique selon le triptyque
de la République française « une et indivisible
» : Liberté, Egalité, Fraternité. L’école
de la troisième République, à la fin du
XIXème siècle n’avait pas d’autre but : il
s’agissait alors de fabriquer des petits Français
instruits (sachant lire, écrire et compter),
fiers et dévoués à leur nation quitte à se
débarrasser au passage de toutes les langues,
cultures et autres particularités régionales.
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