Pour une réelle innovation pédagogique
par
Enseigner autrement en Guyane, c’est plus une nécessité de fait qu’une invocation théorique. Car peut-on rester dans les traces du modèle de l’enseignement majoritaire en métropole sur un territoire où les langues parlées par la plus grande part de la population ne sont pas le français, où l’histoire est différente, où les codes sociaux sont différents (la famille businenguee est bien loin de notre modèle parental), où les valeurs ne sont pas les mêmes ? Non, on ne peut pas. Et discuter pédagogie ne sera pas « seulement » savoir si on met les élèves en activité autour d’un projet, mais se demander pourquoi, quand et comment on fait s’asseoir un enfant sur une chaise alors qu’il ne l’a jamais fait auparavant, trouver un meilleur rythme d’apprentissage, faire face à l’isolement des élèves déplacés loin de leur famille, tout ce qui permet la rencontre entre l’éducateur-enseignant et l’enfant-élève, tout ce qui permet d’apprendre.
Au sein de Sud éducation, la dimension pédagogique du métier d’enseignant est considérée comme fondamentale : elle est le socle de nos débats, elle est au coeur de nos positionnements. Le syndicalisme est également un moyen de débattre ensemble, de rencontrer d’autres idées, d’autres courants, d’autres pratiques, mais le but est de rendre l’éducation vivante. Une éducation vivante qui se met en question est pour nous une éducation plus saine, non figée dans les certitudes.
On ne se syndique pas seulement pour soi-même mais aussi pour les enfants, les parents et les autres adultes qui font, avec nous vivre l’école. Pour que l’école ne soit pas le « boulot » des profs et « la punition » des élèves.
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