Former oui mais à quoi ?
par
Les I.U.F.M. (Institut Universitaire de Formation
des Maîtres) sont créés en 1989, après
l’adoption de la loi Jospin, en remplacement de
l’École Normale. Leur but est la formation, entre autre,
des professeurs des écoles. Quelle bonne idée se dit-on !
Des formateurs vont nous transmettre leur savoir et savoirs-
faire. C’est cool, c’est rassurant de savoir que durant
un an vont s’intercaler stages en responsabilité devant une
classe et formation à l’I.U.F.M. Dans le cadre
de ces cours on pourra poser des questions
sur nos doutes, nos craintes, nos incertitudes,
demander des conseils pratiques…
bref une vraie formation à propos
du métier d’enseignant qui nous attend l’année
suivante. C’est une belle idée et un
beau projet n’est-ce pas ? Certes oui. Malheureusement
c’est aussi un rêve voire une
utopie...
Les I.U.F.M. (Infantilisation Uniformisée
des Futurs Maîtres) sont en réalité
des centres où la majorité des théoricienspenseurs
nous présentent leurs belle théories
quasi inapplicables à notre réalité
guyanaise. Et comment le pourrait-on ? Quand on sait que
certains formateurs avouent n’avoir jamais travaillé avec
des enfants. Ah..., le mystère s ’éclaircit. Une fois notre
concours réussit, il faut nous former. Mais nous former à
être de bons petits soldats, « l’avant garde républicaine ».
Nous ressortirons avec des cahiers remplis de discours sur
le comment il faut faire, en ayant appris qu’il faut respecter
sa hiérarchie (qui s’amuse bien à mettre la pression sur
les stagiaires en leur faisant entrevoir la possibilité du licenciement
ou de la prolongation de stage) sous crainte
de sanction. Lesquelles ?
Qu’apprend-on d’autres ? Ah, si. On apprend aussi comment
on peut gâcher du papier. Dossier de formation professionnelle
(30 pages) multiplié par 2 ou 3 exemplaires
minimum après avoir fait les corrections. Un mémoire (30
pages et autant d’annexe) multiplié par 5 exemplaires
pour la version définitive auquel on ajoute les exemplaires
de travail. Et pourquoi ces dossiers ? Pour qu’on réfléchisse
sur nos pratiques, sur un point particulier et que
l’on puisse dire ce qu’on en pense. Mais
dans une certaine limite. Il faut évidemment
ne pas trop déranger les théories en
place, ne pas trop contrarier les formateurs
(détenteurs du Savoir), et ne pas
critiquer le fonctionnement. Or ce fonctionnement,
tout le monde le critique
mais dans son coin, car la majorité se
fout que cela puisse changer. « De toutes
façons nous n’avons qu’une année à
faire, alors à quoi bon ? » peut on entendre.
Et là on se rend compte de la façon
dont vont pouvoir réagir nos futurs collègues.
Avec une formation pareille, l’administratif,
ils vont connaître, ils pourront
rédiger de belles lettres, faire de beaux documents,
etc. Ces collègues, craintifs de sanction à leur encontre,
ont effectivement le droit de les craindre aujourd’hui. Il
suffit de regarder la loi Fillon pour s’en rendre compte.
« La loi de quoi ? » peut-on, une fois de plus, s’entendre
dire. C’est vrai chers collègues. Le monde bouge autour
de vous mais ça, l’I.U.F.M., ne vous informe pas. C’est
pourtant l’avenir de notre métier qui est en jeu dans cette
loi mais ça, à priori, ce n’est pas très important. Tant que
nous pouvons être formés, peu importe le cadre dans lequel
nous allons travailler par la suite. Dommage.......
Finissons sur une note d’optimisme. Heureusement tout le monde n’a pas ce comportement (tant au niveau des formateurs,
des stagiaires, des collègues en général). Merci d’essayer et d’y croire encore. Mais essayons et croyons-y tous ensemble.
Prenons en main notre formation et notre métier.
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