Les enfants de Maripasoula ont besoin de mesures durables
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Depuis le suicide d’une élève du collège le 25 novembre, un autre jeune adulte s’est suicidé, deux élèves du collège ont essayé de faire de même, et un autre a été victime d’un malaise apparemment lié à une surconsommation de drogues dures. Le tout en moins de trois semaines. Alors que la situation est hors de contrôle, les institutions hospitalières et éducatives n’ont répondu que par des missions d’urgence et des mesures d’accompagnement, ce qui est nécessaire, mais néanmoins provisoire.
Pour Sud Éducation Guyane, c’est dramatiquement insuffisant. On ne peut répondre à cette situation, qui dure et est connue de tous depuis des années, que par des mesures pérennes et beaucoup plus larges.
Nous le répétons, les décisions suivantes sont nécessaires.
L’embauche de deux infirmières scolaires supplémentaires à Maripasoula. Actuellement une seule est en fonction pour un collège, un internat, et plusieurs écoles primaires (dont certaines éloignées de plusieurs heures de pirogue).
La présence permanente à Maripasoula d’un psychologue de l’éducation nationale, dont les visites sont pour l’instant ponctuelles et ne permettent pas un réel suivi des élèves.
Que les bilans de santé obligatoires en primaire soient effectivement réalisés et répétés chaque année sur l’ensemble des écoles de la commune.
L’amélioration des conditions de vie des élèves de l’internat, au niveau de l’alimentation, des activités proposées, des dortoirs, etc.
L’augmentation de la fréquence des retours des élèves internes, qui ne rentrent dans leurs familles qu’un week-end sur trois ou quatre semaines.
Une formation spécifique et répétée, à destination de l’ensemble des personnels sur la question du suicide, afin de mieux répondre aux interrogations des élèves et de savoir comment réagir face à des signaux alarmants.
Un réel suivi et une formation des familles hébergeante, car l’arrivée d’un élève dans l’une d’entre elles signifie trop souvent sa déscolarisation.
Plus de moyens et de personnels pour les services sociaux et médico-sociaux (CMP, PMI, ASE, etc.) pour les habitants du fleuve, aujourd’hui très insuffisants pour répondre aux besoins et au mal être des habitants.
De manière générale, la mise en application des mesures préconisées par le rapport parlementaire de 2015 sur le suicide.
SUD éducation Guyane,
le 13 décembre 2018
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