Uchronie L’école en Guyane après application du...

mercredi 23 août 2017
par  Sud Éducation Guyane

Uchronie

L’école en Guyane après application du programme de Marine Le Pen

Rentrée scolaire 2020 :

Je m’appelle X, J’ai onze ans et je fais ma rentrée scolaire en classe de sixième. Je suis content parce que grâce à mes excellents résultats en dictée et en calcul, j’ai pu avoir une place à l’internat de Cayenne et je ne suis pas obligé d’aller au collège XXX de Saint Laurent près de chez moi qui est très vieux et qui s’écroule sur tout le monde, comme disent mes parents. C’est très difficile d’avoir une place à l’internat : il n’y a que 150 places pour les collégiens et les lycéens de la Guyane. J’ai du travailler dur. Je suis loin de ma famille mais l’internat est très beau, on a tous les professeurs dans toutes les matières dès la rentrée. Si je réussis, on m’a dit que je pourrais aller faire des études en métropole, qu’on a des places réservées la bas pour aller à l’université. Ca a l’air bien, je suis bien content d’être français.

Je m’appel Y, j’ai treize ans et sa fait deux ans que je suis la formation du rsma à Kourou. J’a jamais été très forte en dicté et on ortographe et puis je ne réussi jamai à mettre la bonne fin quand le verbe il y a l’auxilliaire devant. Au rsma j’ai appri à conduire un mini tractopel. Et puis aussi à écrire une lettre pour trouvé du travaille. On cour tous les jours. Je suis devenue très forte à la course. Je voudrai devenir pompier mais ces dur, très pour les filles. Ces dur mais moi au moin je suis francaise, j’apprend des choses, je suis pas devant le marché avec une glacière a vendre des floups et des bananes avec mon petit frère.

Je suis Z, jeune enseignant muté en Outre Mer, et je viens d’arriver pour travailler dans une école de Matoury, une grande commune en banlieue de Cayenne. On m’avait prévenu que les locaux seraient assez vétustes et…c’est le cas, même pour moi qui vient d’une banlieue de Lyon. Les enfants sont obéissants, ils sont un peu craintifs lorsqu’ils sont dans la cour car les barrières barbelées ne sont pas bien fixées et ils redoutent les intrusions et les jets de pierre. Le quartier est bordé d’une série de maisons-cabanes où vivent des familles, je ne sais pas d’où viennent ces gens ni comment ils font pour vivre dans ces espèces de taudis. On m’a dit de faire attention aux femmes qui ne sont pas françaises : elles tombent tout de suite enceintes et sont presque toujours porteuses de maladies.

Je suis B, je viens du Venezuela. J’étais étudiante en droit à l’université de Caracas mais ma mère, qui vivait à Saint Laurent est tombée malade et m’a demandé de l’aide. Je suis partie et depuis que je suis là tout est un enfer. Nous n’avons plus assez d’argent pour repartir à Caracas, l’argent que j’ai amené n’a servi qu’à payer les soins nécessaires à l’hôpital. On est coincées ici. Je ne peux pas travailler. Je suis allée faire une demande à la préfecture et à l’université pour pouvoir faire valoir mes diplômes et faire de petits remplacements dans des écoles après avoir obtenu un permis de résidence. Je suis sur une liste d’attente. Pourtant, il manque beaucoup de professeurs dans les écoles de Saint Laurent. Les enfants attendent sur des chaises, ils ne doivent ni bouger ni parler, de temps en temps on leur montre un film. Je ne sais pas ce qu’ils apprennent.

A. (mars 2017)


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Brèves

Coup de gueule… bis

dimanche 14 septembre 2014

Au collège, on accueille de plus en plus d’élèves hétérogènes : non lecteurs, lecteurs débutants, déchiffreurs, en difficultés personnelles, sociales, primo arrivants, etc. Le collège doit donc devenir un lieu où tous ces élèves ont leur place mais aussi le lieu de toutes les expérimentations. Génial !
On va pouvoir enfin inventer, créer, innover. Oui, mais... Quels outils, quel matériel, quelle formation pour le professeur qui veut s’investir dans les projets ? Il va falloir tâtonner, trier la masse d’informations sur internet, faire des proformas, écouter le discours des uns, des autres, trouver une salle, demander une armoire, des livres, un ordinateur ? J’en passe ! Monter des projets, c’est bien joli, mais quel parcours du combattant ! Tout ceci est-il bien logique à l’heure où on supprime les enseignants spécialisés ? Est-ce au professeur lambda de remplacer ces spécialistes ? Comme d’habitude, on marche sur la tête !

Coup de gueule

dimanche 14 septembre 2014

80% d’une classe d’âge au bac ! C’était une révolution. L’égalité des chances... etc. Oui, on y arrive.
On trafique les notes, on fait passer les élèves au bénéfice de l’âge, on les maintient dans le système sans leur donner les moyens de réussir.... j’en passe ! On arrive maintenant à avoir des élèves qui vont au bac en sachant tout juste lire. Oui, tout le monde peut avoir son bac, un bac bradé pour faire du chiffre !
De quel intérêt parle-t-on alors ? Celui de l’élève ou celui de la sacro-sainte statistique d’une société dans laquelle seul le rendement compte ?

Enquête par questionnaire

jeudi 13 décembre 2012

Dès janvier SUD Éducation Guyane lancera une enquête par questionnaire sur les conditions matérielles de travail dans les écoles de Guyane.

L’objectif est pour nous de recueillir des données chiffrées histoire de dresser une liste assez exhaustive de problèmes rencontrés au niveau de nos extraordinaires conditions de travail...

Pour mener à bien cette enquête nous avons reçu un coup de main des camarades du département de sociologie de l’université Brest.

Double vacation

jeudi 13 décembre 2012

Le recteur est revenu sur sa position : il n’y aura pas d’expérimentation de la double vacation en Guyane. Reste que des enfants sont toujours non scolarisés et les constructions scolaires manquent cruellement.

La fédération SUD Éducation va intervenir auprès du ministère pour réaffirmer la nécessité d’un plan d’urgence pour l’éducation en Guyane.

Inspection : et si on arrêtait les bidouillages ?

jeudi 13 décembre 2012

SUD Éducation vient d’écrire au recteur pour lui demander de rappeler à ses Inspecteurs qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi en matière d’inspection.

Les inspections surprises ne sont pas réglementaires. Les rapports d’inspection doivent être adressés aux intéressés dans un délai d’un mois et la note pédagogique doit être communiquée dans le trimestre qui suit l’inspection.