Collectif pour la scolarisation des enfants en Guyane

Collectif pour la scolarisation des enfants en Guyane

samedi 6 novembre 2004
par  Sud Éducation Guyane

Depuis 2003, SUD EDUCATION
Guyane est membre du collectif
pour la scolarisation de tous
les enfants résidant en Guyane.
C’est un droit garanti par la loi : tout mineur
résident sur le territoire français et en
âge d’être scolarisé doit l’être. C’est hélas
loin d’être le cas.

Rappel de la situation guyanaise :
en Guyane, près de 50% de la population a
moins de 20 ans. Avec un taux de fécondité
de près de 4 enfants par femme et une immigration
soutenue, l’ INSEE prévoit un
doublement de la population d’ici 20 ans.
Or, cette rentrée nous le confirme, les établissements
sont presque partout saturés en
terme d’effectifs, que ce soit en élémentaire
(les maternelles refusent des enfants, les
classes dépassent 25 élèves) ou le secondaire
(On ne peut pas parler de ZEP à
28 élèves par classe !). Et tout ça pour
quoi ? Un jeune sur 2 de plus de 16 ans en
Guyane ne suit aucune formation (contre
16% en métropole).
A cette situation plus que critique, que le
rectorat refuse de prendre en compte (« La
rentrée s’est globalement bien passée »,
éternelle rengaine), s’ajoute le problème
des élèves non scolarisés dans cette académie.
Résidant dans des lieux isolés difficiles
d’accès ou venant de pays limitrophes, ils
seraient 6000 (chiffres retenus par l’ex ministre
DARCOS lors de sa venue en
Guyane l’an dernier) et sans doute plus à
rester sur le bord du chemin ou du fleuve
qui mène à l’école.
Le rectorat minimise le problème, après
l’avoir longtemps occulté, et refuse d’établir
un recensement sérieux de ces laissés
pour compte du système éducatif. Certaines
communes refusent des inscriptions faute
de place dans les écoles. Plus grave : le collectif
se bat pour que la loi soit simplement
appliquée en Guyane. Jusqu’à présent en
effet, le rectorat demandait 2 pièces d’identité
pour scolariser un enfant, quand une
seule pièce est exigée par la loi. On rend
également difficile la vaccination des enfants
 ; et sans vaccin, pas d’école !!

Le Collectif :
sur tous ces points, le collectif, qui rassemble
plusieurs associations de quartier
concernées, ainsi que la FSU et SUD,
tente depuis plus d’un an de faire avancer
les choses. Pourtant, après des rencontres
avec le rectorat, le conseil général ou le
président de la communauté des maires de
Guyane, force est de constater que la situation
stagne. Nos interlocuteurs, le plus
souvent, rejettent la responsabilité sur l’Etat,
accusé de ne pas accorder les moyens
suffisants pour accroître les infrastructures.

Quoi de neuf ?
Cette année le collectif repart à l’attaque.
Il s’agit d’établir des listes précises et cohérentes
d’enfants non scolarisés (tâche
lente et difficile) afin que les pouvoirs
publics ne puissent plus fermer les yeux,
ou pire, se satisfaire de cette situation. Il
s’agit également de faire appliquer la loi
aux institutions de notre région.
Par le biais des médias, nous encourageons
les familles, les associations, les
particuliers à se rapprocher du collectif
pour la constitution de ces listes.
Le droit est avec les familles, nous ne demandons
que l’application de la loi. Si
cela implique un plan de rattrapage urgent
en terme de locaux et de formation d’enseignants,
alors il faut réagir et agir vite !

Dernière Minute !!!!
Le collectif a été reçu par Mr le recteur et
Mme Francius. Concrètement, le rectorat
a fait marche arrière sur la question du
dossier d’inscription dans le secondaire.
A partir de ce jour, si l’enfant à scolariser
ne peut fournir ni pièce d’identité, ni passeport,
une attestation sur l’honneur de
deux personnes peut suffire à prouver
son identité.
De la même manière, si les parents ne résident
pas en Guyane, il ne sera plus
obligatoire de présenter une déclaration
de délégation d’autorité parentale.
Une attestation sur l’honneur là encore
pourra suffire, la notion de tuteur légal
disparaissant au profit de celle de responsable.
Ces avancées sont capitales et risquent de
changer la donne, hélas le combat continue,
en particulier pour le primaire.
Le rectorat se déclare inapte à faire pression sur
certaines mairies dont les dossiers empêchent
une scolarisation normale. Ils parlent d’entamer
un dialogue afin de pouvoir harmoniser ces
dossiers. En attendant toutefois, les familles
sont invitées à saisir les services du rectorat
(DIVISCO) et l’I.E.N lorsque des problèmes se
rencontrent, ceux-ci se chargeant de « faire le
lien » avec les familles.
Restent de nombreuses questions sans réponse :
les moins de 6 ans, les plus de 16 ans, les transports
(bus, pirogues), autres freins à la scolarisation.

Vous !!!
Enseignants, « acteurs du monde éducatif »,
soyez attentifs ! Près de votre établissement,
dans votre quartier, il y a peut-être des enfants
dans cette situation. Que font-ils, s’ils ne vont
pas à l’école ? Quel avenir pour eux ? Faites un
geste citoyen !! Faites la démarche de contacter
le collectif pour le mettre en relation avec les
familles concernées.
Enseignants ou membres de la communauté
scolaire, nous ne pouvons accepter une telle
situation. Le droit à l’éducation est inaliénable
sur ce territoire, quelle que soit l’origine sociale
ou géographique des enfants. Ensemble,
changeons les choses !!! Rejoignez-nous !!!

Les adresses des associations d’aide

Association AIDE (Association pour l’Insertion, le
Développement et l’Education)
Rue Ste Catherine, cité Brutus
à Cayenne.

Association ADAPD (Association de Défense et
d’Aide aux Personnes en Difficultés)
Route du Tigre PK 6 à Cayenne face au cimetière
Cabassou,
M Desrivières : 06 94 20 60 20

Association des jeunes de BALATA ABRIBA
Mme Sainte Orice : O5 94 35 79 16
ou 06 94 26 15 34.
Association KOMACS
95, Cogneau Lamirande
97351 Matoury
06 94 45 36 48

Association CHAC (Centre Haïtien d’Actions culturelles)
1, rue Constant Chlore, Cité Thémire
M Myche ISAAC : 06 94 22 90 80


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Brèves

Coup de gueule… bis

dimanche 14 septembre 2014

Au collège, on accueille de plus en plus d’élèves hétérogènes : non lecteurs, lecteurs débutants, déchiffreurs, en difficultés personnelles, sociales, primo arrivants, etc. Le collège doit donc devenir un lieu où tous ces élèves ont leur place mais aussi le lieu de toutes les expérimentations. Génial !
On va pouvoir enfin inventer, créer, innover. Oui, mais... Quels outils, quel matériel, quelle formation pour le professeur qui veut s’investir dans les projets ? Il va falloir tâtonner, trier la masse d’informations sur internet, faire des proformas, écouter le discours des uns, des autres, trouver une salle, demander une armoire, des livres, un ordinateur ? J’en passe ! Monter des projets, c’est bien joli, mais quel parcours du combattant ! Tout ceci est-il bien logique à l’heure où on supprime les enseignants spécialisés ? Est-ce au professeur lambda de remplacer ces spécialistes ? Comme d’habitude, on marche sur la tête !

Coup de gueule

dimanche 14 septembre 2014

80% d’une classe d’âge au bac ! C’était une révolution. L’égalité des chances... etc. Oui, on y arrive.
On trafique les notes, on fait passer les élèves au bénéfice de l’âge, on les maintient dans le système sans leur donner les moyens de réussir.... j’en passe ! On arrive maintenant à avoir des élèves qui vont au bac en sachant tout juste lire. Oui, tout le monde peut avoir son bac, un bac bradé pour faire du chiffre !
De quel intérêt parle-t-on alors ? Celui de l’élève ou celui de la sacro-sainte statistique d’une société dans laquelle seul le rendement compte ?

Enquête par questionnaire

jeudi 13 décembre 2012

Dès janvier SUD Éducation Guyane lancera une enquête par questionnaire sur les conditions matérielles de travail dans les écoles de Guyane.

L’objectif est pour nous de recueillir des données chiffrées histoire de dresser une liste assez exhaustive de problèmes rencontrés au niveau de nos extraordinaires conditions de travail...

Pour mener à bien cette enquête nous avons reçu un coup de main des camarades du département de sociologie de l’université Brest.

Double vacation

jeudi 13 décembre 2012

Le recteur est revenu sur sa position : il n’y aura pas d’expérimentation de la double vacation en Guyane. Reste que des enfants sont toujours non scolarisés et les constructions scolaires manquent cruellement.

La fédération SUD Éducation va intervenir auprès du ministère pour réaffirmer la nécessité d’un plan d’urgence pour l’éducation en Guyane.

Inspection : et si on arrêtait les bidouillages ?

jeudi 13 décembre 2012

SUD Éducation vient d’écrire au recteur pour lui demander de rappeler à ses Inspecteurs qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi en matière d’inspection.

Les inspections surprises ne sont pas réglementaires. Les rapports d’inspection doivent être adressés aux intéressés dans un délai d’un mois et la note pédagogique doit être communiquée dans le trimestre qui suit l’inspection.