La méthode change, pas le remède
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C’est certain ni le nouveau président ni notre nouveau ministre ne dénigrerons le boulot accompli tous les jours par les travailleurs de l’Éducation Nationale que nous sommes. Maintenant nous allons être « appréciés ». Nous allons nous sentir aimés par les hautes sphères gouvernementales. A SUD Éducation nous avons franchement le sentiment que ce sera là le seul changement. Mais si dorénavant on nous passera la pommade nous craignons franchement que ce ne soit pour mieux nous faire avaler la pilule néo-libérale.
La faute à Sarkozy… mais pas seulement
Depuis son arrivé rue de Grenelle Vincent Peillon n’arrête pas de chanter partout que cette rentrée n’est pas la sienne mais celle voulue par Sarkozy et Chatel. Mais on peut se demander si finalement elle ne fait pas l’affaire du nouveau gouvernement. Car malgré les discours enflammés, ils ont choisi de la laisser quasiment telle quelle, en ne proposant que des aménagements à la marge, là où un véritable plan d’urgence était nécessaire…. et assez facilement possible, avec un peu de volonté politique :
Personne ne nous fera croire qu’il n’était pas possible de recréer immédiatement des milliers de postes, en commençant par titulariser les précaires.
Après que le Conseil d’État a annulé au 31 juillet 2012 le cahier des charges de la formation des professeurs et des CPE, il était tout à fait possible d’améliorer vraiment les conditions d’entrée dans le métier des stagiaires. Mais Peillon a décidé cet été de publier le cahier des charges préparé par Wauquiez et Chatel, alors que ce projet avait été unanimement condamné par le CNESER (le 19 mars) et par le Conseil supérieur de l’Éducation (le 12 avril).
Ça ira mieux demain… mais aujourd’hui ?
Peillon a justifié l’insuffisance des mesures d’urgence par le lancement d’une grande consultation « pour la refondation de l’école ». Mais parallèlement le président de la République veut faire ratifier au plus vite le « Pacte budgétaire » signé pas Sarkozy le 25 mars dernier. Pacte qui va faire de la Commission et de la Cour européenne de justice les juges, non démocratiquement élus, des budgets nationaux.
Nous savons bien qu’une fois ce traité ratifié il n’y aura plus aucune possibilité de rupture avec le démantèlement libéral du service public d’éducation. On ne voit pas comment l’État pourra s’engager sur un plan d’urgence pour l’éducation en Guyane si le seul souci de nos gouvernants devient la réduction des déficits.
En Guyane, cette rentrée s’avère aussi (voire plus) difficile que les autres. Le manque de moyens, de matériel pédagogique criant sur tout le territoire, toujours plus d’enfants et pas assez de structures pour les accueillir, des conditions d’hygiène et de sécurité mettant en danger élèves et personnels, ...
Réfléchir à la refonte de l’Ecole d’accord mais agir pour l’école en Guyane c’est mieux. Les gouvernements changent mais pas nos revendications ! SUD éducation continuera de se battre pour une école démocratique, critique et émancipatrice pour toutes et tous.
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