La Guyane ne doit plus être une zone de non-droit pour les étrangers !

lundi 23 janvier 2012
par  Sud Éducation Guyane

A l’occasion de la visite de Mr le Président de la République, du Ministre de l’Intérieur et du Ministre de la Justice, le Réseau Éducation sans Frontières souhaite réagir.

Nous interpellons les plus hauts responsables de l’État au sujet de la situation administrative de nombreux jeunes qui vivent dans notre département. Ces jeunes d’origine étrangère sont souvent nés ici en Guyane ou y vivent depuis de nombreuses années. Pourtant ils sont plongés dans l’illégalité à leur majorité car il n’est pas possible pour beaucoup d’entre eux de voir aboutir leur demande de régularisation.

Concernant les jeunes qui sont nés en Guyane et qui y vivent depuis longtemps, ils ont à déclarer leur nationalité au Tribunal d’Instance. Or le Greffe du tribunal refuse d’examiner les dossiers et demande constamment aux jeunes de revenir pour obtenir un rendez-vous. Pire encore, certains jeunes ont vu leur dossier, envoyé par courrier, renvoyé sans autre forme de procès.

Pour les jeunes majeurs qui résident en France depuis l’âge de 13 ans avec un de leurs parents, l’article L313-11-2 du CESED leur donne droit à un titre de séjour temporaire. Or dans de nombreux cas, la préfecture ne donne pas suite aux demandes de titre de séjour. La préfecture s’est d’ailleurs vue condamnée plus de soixante fois en une année par le Tribunal Administratif pour ces "refus implicites". D’autre part, la préfecture continue d’exiger un extrait des Archives Nationales d’Haïti pour les ressortissants haïtiens alors alors que la situation du pays rend très difficile leur obtention et que la légalité de cette demande n’est pas certaine.

Les services de l’État en Guyane ne s’honorent pas en appliquant de façon aussi contestable les lois de la République. Cette attitude n’est pas digne d’un État de droit. Plonger des centaines de jeunes dans l’illégalité de façon inique ne peut que jeter un discrédit puissant sur l’ensemble des institutions de la République en Guyane. D’autant plus que l’efficacité de ces mesures est faible : les reconduites à la frontière aboutissent très souvent à un retour des personnes en Guyane car elles y ont leurs attaches. Donner une suite favorable aux demandes légitimes permettrait au contraire de lutter contre l’exclusion sociale : déscolarisation, désœuvrement de la jeunesse, travail illégal, délinquance ...

La France est intervenue militairement à plusieurs reprises au nom des droits de l’Homme ; or ces mêmes droits sont quotidiennement bafoués en Guyane.

Refuserait-on à certains habitants de la Guyane le droit à une dignité que l’on défend partout ailleurs ?

Cayenne, le vendredi 20 janvier 2012


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Brèves

20 mars - Grève totale à l’Université de Guyane

samedi 16 mars 2019

Assemblée Générale - 9h00 - Amphi A
puis Grande Marche

A l’appel de plusieurs organisations :
SUD éducation, UNEF, RESF, SNES-FSU, SNESUP-FSU, LDH, STEG-UTG, VIVA

Les élèves étrangers pendant les vacances

vendredi 11 juin 2010

Les vacances scolaires sont propices aux arrestations des jeunes majeurs étrangers dont la situation scolaire n’est pas toujours claire. Il est important que les élèves partent en vacances avec une preuve de leur inscription pour l’année prochaine. Ils doivent en garder une copie sur eux en permanence. Dites-leur !

Si vous êtes informé qu’un élève est arrêté, vous pouvez appeler le numéro d’urgence RESF : 0694-26-90-90 pendant tout l’été.

Rasemblement pour Kelly

mercredi 12 mai 2010

Nous nous sommes retrouvés à une trentaine de personnes devant
la Préfecture mercredi 12 mai. Toutes les organisations signataires étaient
représentées.
Malgré notre insistance et le nombre d’associations représentées, nous
n’avons pas été reçus en Préfecture.
Nous continuons à nous mobiliser pour obtenir le retour de Kelly.

APPEL DE CAYENNE : Demande au Gouvernement Français pour la communauté haïtienne

jeudi 28 janvier 2010

A la suite du séisme qui a eu lieu en Haïti, la communauté haïtienne de France et en particulier de Guyane se trouve dans une situation catastrophique. Les Haïtiens ne sont plus en mesure de prouver leur état-civil et n’ont aucun espoir de satisfaire aux exigences en vigueur pour leur régularisation.

Face à cette situation humanitaire dramatique, nous demandons au Gouvernement Français :

- une régularisation exceptionnelle et durable de tous les Haïtiens présents sur le territoire français,
- le regroupement familial exceptionnel pour les proches, tout particulièrement enfants et personnes âgées en danger en Haïti alors qu’ils ont de la famille sur le territoire français,
- des mesures spécifiques pour la prise en charge des enfants de Guyane devenus orphelins,
- l’abandon des exigences administratives en matière d’état-civil devenues impossibles à satisfaire,
- des moyens supplémentaires humains et financiers pour gérer la situation à la Préfecture de la Guyane.

La Guyane a déjà su accueillir les Martiniquais victimes de La Montagne Pelée et les Hmongs par exemple. Nous demandons maintenant, avec le soutien de l’Union Européenne, un plan de développement pour la Guyane, intégrant la communauté haïtienne et incluant l’éducation, la formation, le logement, la santé et le travail.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Signer la pétition