Gare aux remplacements obligatoires
par

Après avoir essayé d’endormir les
enseignants Gilles de Robien a fait
passer certains décrets d’application
de la loi Fillon pendant l’été. Celui qui
concerne les remplacements dans le
second degré est en tout point remarquable
de mépris pour le métier et
d’une volonté de mise au
pas des personnels.
Dans l’article 2, on nous
dit : « Le chef d’établissement
élabore, en concertation
avec les équipes pédagogiques,
un protocole pour
les remplacements de courte
durée qui en fixe les objectifs
et les priorités ainsi que
les principes et les modalités
pratiques d’organisation
propres à l’établissement ».
De Robien se définit
comme un « manager pédagogue
», c’est pour ça qu’il
sait que, lorsque l’on va jouer un mauvais
tour à quelqu’un, il faut l’impliquer
dans la magouille, comme ça il
ne peut que fermer sa gueule ensuite.
D’où le « en concertation avec ».
Soyez persuadés que pour « éviter le
pire », ils seront nombreux à négocier
ces protocoles pour arracher des grandes
victoires : « Cher camarades nous
avons finalement obtenu que les profs
d’anglais pourront faire tea-garderie
pendant leurs heures de remplacement
».
« Le protocole est présenté par le chef
d’établissement au conseil d’administration
qui est régulièrement tenu informé
des conditions de sa mise en
oeuvre ». Présenté, mais pas mis au
vote. De Robien, qui est poli possède
également un sens très aigu de la démocratie.
C’est dire si ça vaut le coup
d’avoir des représentants du personnel.
Le meilleur arrive dans l’article 3 :
« Lorsque cela est nécessaire, le chef
d’établissement désigne les personnels
chargés d’assurer des enseignements
complémentaires ». Fallait le dire plus
tôt, cela nous aurait économisé du
temps et de l’énergie. Le chef d’établissement
n’aura jamais aussi bien
porté son nom. De Robien, qui est
poli, possède aussi un sens très aigu
de la hiérarchie. Nos chefs étaient déjà,
devenus des patrons (de CES.
CEC, Assistants d’éducation. Emplois-
Jeunes. CAE…), ils peuvent maintenant
imposer des heures sup en dehors
de toutes règles statutaires. Mais, rassurez-
vous, on ne pourra pas en faire
plus de cinq par semaine et pas plus
de soixante dans l’année (article 4).
Ce décret repose sur deux logiques
imparables : primo, on peut combattre
le chômage en supprimant des
milliers de postes (7.000 à la
rentrée 2005 et 18.000 en 4 ans
prévues dans le budget 2006),
et en augmentant le temps de
travail de ceux qui en ont déjà
un. Aux remplacements, il faut
ajouter les concertations, les
stages de formation qui se font
de plus en plus en souvent hors
temps de travail. Secondo, les
profs ne foutent rien en dehors
de leur service devant élèves,
on peut donc leur demander de
faire des heures sup sans que ça
gêne.
SUD Éducation a voté CONTRE ce
décret (CSE du 7 juillet). Pour nous,
la loi Fillon, n’est ni amendable ni négociable.
Nous en demandons le retrait.
SUD Éducation appelle à boycotter
les réunions visant à élaborer les protocoles
pour les remplacements. SUD
Éducation appelle les collègues à s’organiser
collectivement pour faire
échouer la mise en place de ce système
de remplacement et appelle les
syndicats à les soutenir dans cette démarche.
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