Sarko casse-toi, nous on reste là !
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L’alerte a été donnée lundi 18 septembre au cours de la journée que trois jeunes majeurs sans-papiers scolarisés aux lycées Melkior-Garré, Michotte et Balata avaient été arrêtés et placés au centre de rétention de Rochambeau. Rapidement, une mobilisation s’est organisée autour des élèves et enseignants de Melkior et un rassemblement devant le centre de rétention aboutit à la libération d’une lycéenne à 18h00.
Le lendemain matin, suite à l’AG organisée à Melkior, lycéens et enseignants se rendent à Michotte pour y rencontrer l’administration et les élèves qui n’avaient appris la nouvelle de l’arrestation de l’un des leur que le matin même. Plus tard dans la matinée, une délégation sera reçue par les services du recteur et par le secrétaire général de la préfecture. Le rectorat se montrera très flottant sur la question, l’identité des jeunes n’étant même pas connus d’eux. Quant au secrétaire général de la préfecture, il affirmait de son côté que les cas des trois élèves seraient réexaminés tout en regrettant que les mesures de reconduite à la frontière n’aient pas eu lieu pendant les vacances scolaires (sic) !
Le mercredi 20 septembre au matin, une manifestation regroupant environ 400 lycéens et professeurs s’élança du lycée Michotte en direction de la préfecture au cris de « J’y suis, j’y reste ! Je ne partirai pas ! » ou encore « Sarko, casse-toi, nous on reste là ». Arrivés à destination, une nouvelle délégation fut reçue, toujours par Tissot, le secrétaire général de la préfecture. Celui-ci s’engagea verbalement à ce qu’un moratoire sur les reconduites à la frontière de jeunes sans papiers soit mis en place pour la durée de l’année scolaire, tout en insistant pour que les élèves concernés se signalent à ses services (un bon moyen de pouvoir les expulser une fois les vacances arrivées). De son côté, la délégation avait insisté pour que les expulsions ne puissent pas se faire lorsqu’un cycle scolaire a été entamé.
Rendez-vous a été pris pour le 2 octobre prochain pour la présentation d’un engagement écrit sur ces points. Rien n’est donc encore gagné.
Le nouveau préfet a tenté un coup de force en raflant trois jeunes, le même jour, dans trois lycées professionnels de Cayenne et de Matoury. Sans doute pensait-il pouvoir agir sans que cela fasse de vagues. La suite lui prouva que non !
La mobilisation autour du cas de ces trois lycéens a permis l’amorce d’une convergence autour de la situation des élèves sans-papiers et de leurs familles, qui devrait, par le biais notamment de la constitution d’un collectif du Réseau Éducation Sans Frontière en Guyane, poursuivre dans cette dynamique.
Ce n’est qu’un début,
continuons le combat !
Pas de chaise vide
dans nos écoles.
Pour se préparer à réagir au cas où, voici une proposition de premières mesures à prendre pour faire face à un éventuel passage de la police prétendant récupérer des enfants "expulsables."
regrouper les élèves dans la cour pour dégager le personnel et se retrouver à plusieurs adultes face aux forces de l’ordre.
évidemment, le ou les élèves recherchés sont absents ce jour-là...
dans tous les cas, et vu que vous êtes unE fonctionnaire attachéE au respect des règles, exiger une autorisation écrite des représentants légaux de l’enfant.
joindre la mairie, les syndicats, les journaux et maintenant RESF Guyane...
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