IUFM

Sanction fumeuse ou sanctionde fumiste

lundi 4 décembre 2006
par  Sud Éducation Guyane

A la question qu’est ce que l’on apprend à l’IUFM nous serions bien tenté de répondre : « à fermer sa gueule ». Pourtant, même une vision aussi restrictive ne semble pas suffisante pour vous garantir la validation de votre deuxième année et donc votre titularisation. C’est l’expérience amère qu’ont fait certains de nos collègues PE2 qui se sont retrouvés en « renouvellement de scolarité » à la rentrée.

Pour voir son année validée l’IUFM vous demande de satisfaire à trois évaluations. Le Dossier de Formation Professionnelle (qui sert à évaluer ce que vous avez retenu des enseignements). Le stage en responsabilité et le mémoire professionnel qui est soutenu devant un jury. Sur ce point, le cahier des charges de la deuxième année de formation précise un « nombre suffisant et diversifié des membres des jurys ». L’année dernière les PE2 ont eu des jurys composés de 2 personnes…
C’est une chose de ne pas avoir suffisamment de personnel pour respecter les textes, c’est une situation commune dans l’éducation nationale. C’en est une autre de faire du zèle et de sanctionner des stagiaires qui ont satisfait aux exigences de la formation. Ces collègues ont eu la malchance de tomber sur les mauvaises personnes. Du coup l’IUFM les a renvoyé en « stage formel » car il est possible de renvoyer sur le terrain des stagiaires qui « n’ont pas donné satisfaction ». C’est un peu une deuxième chance. C’est ce qui s’est passé pour nos collègues. Ils ont donc eu le droit à une « contre visite » qui s’est avérée positive. Mais nous sommes en droit de nous demander à quoi cela a servis, puisqu’ils se retrouvent malgré tout en renouvellement de scolarité...
Renouvellement de scolarité : ce doux euphémisme, illustre bien le coté infantilisant de la situation dans laquelle l’administration les a mis. Concrètement cela signifie qu’ils sont encore stagiaires mais en poste et n’ont donc pas les mêmes droits que les néo-titulaires. Ils doivent attendre le bon vouloir de leur IEN car c’est lui qui jugera maintenant de leur titularisation. La belle épée de Damoclès. Un an de plus à attendre de savoir si oui ou non l’on va devenir titulaire, à se dire que l’arbitraire d’un IEN pourrait s’ajouter à celle de l’IUFM, rendant ainsi la situation catastrophique.

Dans cette triste histoire c’est l’IUFM qui porte toute responsabilité. Même si c’est un jury académique qui juge en dernier ressort de l’obtention du diplôme professionnel de professeur des écoles, c’est l’IUFM qui se charge de lui remettre un rapport individuel sur chaque professeur stagiaire. C’est sur la base de ce rapport que le jury académique se positionne et c’est l’IUFM qui propose ou pas le renouvellement de scolarité.

Pourtant, il est des jurys qui feraient mieux de ne pas trop chercher des brins de pailles dans les yeux des PE2 s’ils ne veulent pas qu’on leur montre la poutre qu’ils ont dans l’œil. Parmi les jurys « zélés » on trouve un ancien directeur adjoint de l’IUFM qui n’a pas été un exemple de professionnalisme l’année dernière. Sur tous les stagiaires qu’il a visité lors deuxième stage en responsabilité (stage R2) aucun rapport de visite n’a été transmis aux intéressés. Il semblerait même qu’ils n’aient pas été fait du tout. Ces rapports font partie des éléments sur lesquels l’on se fonde pour valider ou pas un PE2. Belle preuve d’exemplarité !
Une des solutions pour éviter ce genre de souci dans les années à venir serait d’exiger de l’IUFM que les délégués, ou les élus des PE2, puissent participer aux commissions de validation de leur formation. Cela paraîtra certainement irréalisable et pourtant cela se fait déjà à l’IUFM de Marseille où les délégués sont chargés de vérifier la conformité des éléments que l’administration a en sa possession. Bien sûr cela ne remplacera pas la solidarité entre les PE2. Mais ces délibérations ont lieu fin juin voir début juillet, quand il n’y a plus personne…

A l’avenir les PE2 devront donc s’organiser pour que ce genre d’histoire ne reproduise plus. SUD Éducation Guyane soutiendra et sera aux côtés de celles et ceux qui se battront contre l’arbitraire.

Nous avons rencontré le directeur de l’IUFM jeudi 16 novembre pour nous entretenir avec lui sur ce problème précis. Notre objectif était d’obtenir de lui qu’il intervienne auprès du recteur pour soutenir les demandes de recours gracieux formulées par les collègues en renouvellement de scolarité qui avaient pourtant fait l’objet d’un stage formel positif. Le directeur a botté en touche en nous disant qu’il n’avait plus les dossiers à sa disposition et qu’il lui était donc impossible de faire quoi que soit pour eux, hormis peut-être, interpeller l’Inspectrice d’Académie sur le sujet.

Pendant tout cet entretien nous n’avons cessé de demander à quoi servait finalement ce stage formel si ceux qui en ressortent avec un avis positif ne sont pas titularisés. La réponse finale a été pour le moins floue. Il nous a été dit que ce n’était pas tout à fait une épreuve de rattrapage car certains PE2 partent de tellement loin que même un avis positif en stage formel ne suffit à remonter les manques accumulé pendant leur année de formation…

Si dans l’ensemble nous avons eu l’impression d’avoir perdu notre temps, nous avons tout de même était surpris d’entendre que « le renouvellement de scolarité était un électrochoc qui peut être parfois salutaire ».

Qu’on se le dise : vive la pédagogie de l’électrochoc !


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